J’avais décidé que si j’arrivais à me motiver, ce qui n’étais pas gagné d’avance vu mon humeur des derniers jours, alors je partirais à l’heure exacte du lever de soleil. Mon application météo avait indiqué 8h41 donc, après m’être couvert de la tête aux pieds en adéquation avec les conditions prévues, je me suis éjecté hors du nid douillet à l’heure dite. Il faisait vraiment très très froid, certainement bien moins de -5°C. Il y avait des blancheurs partout sur l’asphalte, j’ai donc été très très prudent sur chaque portion de route empruntée. Ayant déjà été douché par le passé, j’avais dû porter un plâtre durant un mois, je suis devenu prudent. Ah, l’autre décision importante était d’essayer de faire de bonnes grimpettes…
Je suis donc parti pour tester mes cuisses sur la partie nord-ouest de la forêt de l’Ouye où de très bonnes côtes peuvent s’enchaîner… Parti sur le single le long de la D836 je suis passé à la mare double qui était encore gelée depuis ma dernière visite. Sur le single pour rejoindre la route de Guineveau, que vois-je ? Accroché à une branche et rendu bien visible le bonnet en poil de lama de « The Doo-doo »! Incroyable. Nous l’avions bêtement perdu lors d’une randonnée 10 jours avant. Heureusement, comme souvent en forêt, un bienveillant randonneur avait pris soin de le ramasser et le mettre en vue. Bien lui en a pris, car ce bonnet avait traversé la planète, du Chili à Paris et été offert comme cadeau, sa perte nous avait rendus un poil (de lama) triste. N’est-il pas beau, en plus d’être confortable ?
Allez, après cette petit joie me voilà à rejoindre la forêt de l’Ouye. En passant, j’ai tout de même trouvé le temps de prendre quelques clichés d’une « mangrove » toute gelée :
À nouveau, je suis étonné des modifications géographiques des résurgences ou d’accumulation de l’eau. Peut-être un effet des sécheresses combinées aux tempêtes et pluies abondantes des dernières années, mais il est clair que l’hydrographie se modifie assez sérieusement.
La terre étant bien gelée, je file à bon train aux fontaines bouillantes. Celles-ci n’ont vraiment rien de bouillant vu les températures. Les étangs sont gelés et les canards y marchent tranquillement :
Eux aussi (les étangs pas les canards) ce sont bien remplis depuis la sécheresse de l’été dernier qui les avait presque tous laissés secs. Et hop, le faux plat du potelet où le soleil montre ses premiers rayons :
Et direction les grimpettes! Ahah, ça tombe bien me voici arrivé au secteur 69 où les arbres font mine de suggérer un érotisme discret :
J’enchaîne les bonnes montées et descentes entre la route de l’Élu et la vieille route de Corbreuse, un coup à gauche, un coup à droite, je monte, je descends, etc. Jusqu’au parking de la queue d’Auneau où je m’autorise une pause « casse-croûte ». Il fait vraiment très beau mais la température est toujours négative, encore -3°C à ce moment-là. Avant d’innover, je me fais l’honneur de descendre par le grillon pour remonter au même parking par les Fabriques. C’est une bonne montée et les cuisses commencent déjà à se faire sentir.
Alors je reprends mon idée initiale en prenant vers les Buttes puis en rebroussant par le bois des Sables. C’est un peu encombré et boueux mais sympathique, je n’y avais pas posé les roues depuis presque deux décennies! Comme pour le single du moulin de Corpeau bordé d’une forêt noyée sous les eaux gelées. Si la vue n’est pas une récompense, je ne peux plus rien pour vous…
Au gué de l’Orge, les traces d’une tempête récente sont encore bien visibles :
Et voilà le moulin qui se dévoile dans toute sa splendeur :
Pour le retour, me voilà à prendre par le petit Saint-Mesme et le mont Augé. Les cuisses piquent fort et il me faut lever le pied, sans quoi le verdict serait sans appel et des crampes seraient ma peine. Je tente un arrêt pour remonter un poil la selle dans l’espoir de soulager les quadriceps :
Il fait très beau et le soleil arrive même à réchauffer la terre; ce qui rend la progression bien plus difficile, la terre gelée est devenue une boue très collante.
Pour finir, je rentre par Ponthévard afin de grimper encore un peu malgré les pattes fatiguées. Le single le long de l’autoroute est magnifique sous le soleil et en remontant sur le GR1 je tombe sur la plus belle vue de la mâtinée :
Cela suffit à mon bonheur, je ne peux plus rien regretter de la sortie.
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