La brume au petit matin imposait un silence feutré que tout le monde animal semblait vouloir respecter. Ou personne n’avait le courage de sortir de la torpeur ?
Il n’y a plus beaucoup de congénères en cette saison. Ils manquent sans doute d’un peu de courage pur arpenter les forêts du coin. Que ne savent-ils… On était d’abord pris par la beauté des bois victimes des tempêtes passées. Ils ne sont pas encore pourris et sentent même encore fortement le bois fraîchement coupé. La sève y coule encore en partie de sorte qu’une partie du feuillage subsiste. Mais c’est l’automne…
Les bœufs ne sont pas encore rentrés; ils paissaient déjà à potron-minet.
Des arbustes exhibaient leurs baies bleues.
Les sous-bois étaient bien parés de couleurs. Sans qu’on ne puisse les apercevoir, les cerfs bramaient encore, en longues plaintes car ce sont les derniers feux de leurs amours. Une longue pause s’est alors imposée pour profiter de l’opéra.
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